mardi 10 octobre 2017

Can Lluís, Barcelone




De temps en temps, j’apprécie d’aller dans un établissement catalan au long passé, avec un charme parfois désuet où la tradition n’est aucunement menacée par quelque introduction d’ingrédients asiatiques ou autres dans la cuisine. C’est le cas d’un « Can Lluis » dans le quartier du Raval, table qui compte près de 80 années et qui a une atmosphère bien populaire même si quelques touristes y sont probablement arrivés par hasard, fréquenté selon les dire par des artistes, ainsi que des personnes célèbres du théâtre et de la télévision. Un coin de rue, une jolie devanture, vraiment tout pour plaire.


L’intérieur est vraiment très authentique et avec un charme certain. Tables recouvertes de nappes blanches, ancien comptoir recouvert de bois, murs blancs avec des faïences vertes a basse hauteur, poutres dans les mêmes couleurs.






Sur les murs, un peu partout des témoignages du passés avec quelques découpures de presse encadrées, d’anciennes photos noir et blanc, des gravures dédicacées, des caricatures et des affiches de films.




On appréciera la bonhommie du service avec ces gentils messieurs habillés de chemises blanches avec leurs bretelles ; personnages faisant presque partie du décor avec assurément une belle tranche de vie passée dans cet établissement.


Quelques mètres plus bas, une seconde salle qui est attenante à la cuisine et avec un plafond légèrement plus bas.


La carte en plusieurs langues propose comme on peut se l’imaginer une cuisine classique catalane avec des fruits de mer, des riz, des viandes et toute la série d’entrées traditionnelles. Cela sera pour commence des fèves aux encornets. Il faut savoir que les fèves fraiches ne sont disponibles que d’avril à juillet, donc ici j’imagine que celles-ci sont de conserve. On aime donc ou pas la petite peau, ici dans un petit bouillon avec les calamars.



Une petite poêlée de moules cuites au gril, avec un assaisonnement simple.


A noter qu’ici l’on amène diverses petites sauces dans des récipients pour accompagner les crustacés. Une mayonnaise, un aïoli, une sauce romesco, et une mayonnaise au piment.


Même cuisson pour les très fraiches coques.


La ou j’ai un peu plus de doute c’est sur le plat suivant, à savoir les angula servies avec des œufs. Normalement des civelles qui sont des larves de l’anguilles mais l’explication que j’obtiens est que ce ne sont pas de vraies angulas mais des gulas del Norte qui sont des succédanés de ces alevins, fabriqués sur le mode su surimi. Le premier est rare et cher, le second industriel et selon moi peu intéressant. Servies donc avec les œufs et des chips de yuca (type de manioc) un peu trop sèches.


Un poisson pour compléter avec une queue de lotte cuisinée comme on peut s’y attendre, surcuite, dans beaucoup d’huile, quelques pommes de terre, ail et poivron. C’est souvent comme cela que le poisson est cuisiné dans les établissements très classiques.


La crème catalane est ici une vraie perfection avec sa croute caramélisée.


Le choix du vin se fait avec un Dido 2015, Montsant, Macabeu, Garnatxa, Xarelo de Sara Pérez et René Barbier. Je connaissais déjà le rouge mais ce blanc est vraiment une merveille avec sa couleur jaune pâle, ses parfums de pomme et fruits tropicaux.


On viendra chez « Can Lluis » pour le côté tradition et son ambiance vraiment authentique avant tout. Une cuisine classique sans surprise avec des produits frais, préparée de la même manière probablement depuis des décennies.

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