dimanche 15 octobre 2017

Agullers, Barcelone




Dans aucun guide, sur quasiment pas de sites web, juste le bouche à oreille, fréquenté exclusivement pas des habitués locaux, un secret bien caché, voilà comment l’on peut résumer ce qu’est « Agullers » simplement appelé du nom de la rue. Une première tentative à Pâques avec une réservation confirmée mais un lieu clos… Puis ce jour, sans réservation aux alentours des 14 :00 où le lieu n’est pas encore plein, ce qui sera le cas une heure plus tard. Pourtant « Agullers » se trouve dans le bas du quartier gothique et pourrait être envahi par les touristes, eh bien non. Une ouverture que pour le déjeune et jusque 16 :00 et voilà. Petite arcade, une entrée par le bar et à gauche la salle à manger avec places assises.


Bar plutôt simple et conventionnel, pas franchement pittoresque et plutôt pratique qu’autre chose. Assurément l’on ne vient pas ici pour la déco mais pour y trouver une sincère cuisine catalane.


Dans la partie gauche, cette salle de restaurant tout aussi conventionnelle ; tables et chaises de bois sans charme particulier, murs roses, mobilier pour verres et bouteilles.


Ici on ne parle que Catalan ou éventuellement Castillan. Pas de carte, juste une feuille de papier avec les plats du jour inscrits quelques instants auparavant à la main. Donc soyez habitués à comprendre ce que sont les aliments dans ces langues ou peut-être tomberez-vous sur cette jeune fille qui parle quelques mots d’anglais. Pas de plats composés, juste l’énoncé de l’élément principal de l’assiette.

Des artichauts frits qui se présentent comme des chips. Simplement de petits artichauts violets tranchés à la mandoline et plongés quelques secondes dans un bain de friture. C’est croustillant, doré, parfumé, peut-être ici un poil trop gras.


Une assiette plutôt particulière avec des champignons « rovellons ». Il s’agit de « lactaires délicieux » que l'on trouve facilement dans les bois de pins, de sapins ou les épicéas. La chair est colorée, ferme et cassante et verdit sur les zones de blessures. Cuisiné ici avec un peu d'huile d'olive, du persil et de l'ail. Ils peuvent parfois dégager une légère amertume mais ce ne fut pas le cas ici.


Une assiette qui me plaira beaucoup et si simple. Des pommes de terre au « mojo picon », sauce typiquement canarienne aux nombreuses variantes. Celle-ci est rouge, à base de poivron, de cumin, de vinaigre, huile et ail. On mange simplement la pomme de terre avec la sauce.


Probablement le plat le plus sophistiqué et une vraie merveille, qui pourrait se retrouver sur une grande table. Le cannelloni à la brandade de morue, oignons confits et compote de figues. La pâte maison est fine, la farce moelleuse et légère, les oignons et figues amènent une touche finement douce. Sur le dessus quelques lamelles de fromage.


Dans les poissons, un morceau de thon grillé de première fraicheur et quelques tomates.


Des desserts plutôt inattendus comme la « Cuajada » qui est un produit laitier à base de lait caillé sous l'action d'une levure extraite de l'estomac d'un animal en lactation ou d'une substance acide telle que le jus de citron ou le vinaigre.


Et une autre étonnante préparation à base de lait, une espuma de yoghourt. Deux desserts inhabituels et fameux pour terminer ce repas.


Un vin blanc de la maison appelé Ca N’Estruc en 2016 sans particularité.


Une belle adresse confidentielle avec une dame en cuisine qui vient discuter avec les habitués, une cuisine journalière simple et délicieuse qu’avec des produits frais. Des mets classiques et parfaitement réalisés avec des prix plus que raisonnables.

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