jeudi 24 septembre 2015

Bird of Smithfield, Londres




Voici encore l’un de ces endroits assez unique à Londres qui propose un concept assez original. Plusieurs niveaux avec un bar à cocktails au sous-sol, un bar lounge au rez-de chaussée, une petite salle à  manger au premier, un salon privé et finalement un « rooftop ». Ni vraiment un club et ni vraiment un simple restaurant, quelque chose peut-être un peu entre les deux sachant que l’on ne peut que venir prendre un verre ou manger. Cinq niveaux plutôt bien décorés dans une maison de style Georgienne, finalement assez étroite qui se trouve en face du marché de Smithfield, une ancienne halle victorienne qui abrite le plus grand marché de viande de Londres et qui a été récemment été rénové.


Le nom de l’établissement étant lié au nom du chef et propriétaire Alan Bird qui a un moment fut chef de cuisine du « The Ivy » et autres établissements par la suite, plutôt spécialisé dans ce que je qualifierais de cuisine moderne britannique.  Des produits de première qualité souvent bios, des inspirations culinaires britanniques avec souvent beaucoup d’idées et des associations parfois audacieuses avec des ingrédients d’autres régions d’Europe.

Une fois à l’intérieur vous serez plutôt surpris de vous retrouver dans un décor assez style des années 60. On se croirait presque être dans un appartement avec un plancher en bois, un coin avec des sofas, quelques tables le long des fenêtres et tout cela avec un très agréable fond de musique et une ambiance entre feutrée et festive. L’impression que l’on se doit de prendre un verre avant de passer à table… 





Quelques lumières douces de luminaires de l’époque, un bar dans le fond où l’on peut également prendre un verre mais pas genre pub mais plutôt de type club.

On vient prendre un verre dans l’un des sofas après le travail ou tut bonnement comme précédemment dit, passer un excellent moment avant de monter au premier dans la salle de restaurant. Il y a quelque chose d’assez envoutant dans cet endroit, probablement l’impression de se retrouver non pas dans un lieu public mais chez des privés.



La salle au premier plutôt contiguë et basse de plafond reste décorée dans ce style années 60 avec un ensemble de tableaux qui parfois pourrait rappeler la période du cubisme du début des années 1900. Ici aussi des banquettes le long des murs, certaines recouvertes de tissus devant lesquelles des tables en bois simplement dressées sont alignées. Une petite salle qui deviendra bruyante par la suite au vu de la promiscuité des tables mais finalement rien de gênant car on aura toujours l’impression de participer à un repas presque en famille ou alors de se retrouver dans un club d’habitués.  




La carte propose une belle sélection d’assiettes influencées par ce que l’on appelle la « comfort food » ici en Grande-Bretagne mais visiblement avec des ajustements pour alléger ces plats à la base roboratifs ou des mets que l’on pourrait qualifier de modernes en lisant la liste des ingrédients utilisés. Une carte qui ne laisse pas indifférent et qui s’avère être vraiment très intéressante.

Première surprise avec le  pâté de de crabe et de maquereau fumé, betteraves chioggia, avocat, œuf  de Bantam à la coque,  raifort. Visuellement l’assiette est très soignée, l’arrangement est précis, esthétique et séduisant. Il y aurait presqu’une touche un peu féminine dans ce dressage. Une terrine montée avec les éléments marins fumés, avec sur le dessus un jeu de texture particulièrement plaisant. La betterave Chioggia est originale car elle présente de multiples anneaux de couleurs blanche et rose vif, amène ici un côté croquant à l’ensemble avec à l’intérieur du raifort, l’œuf moelleux issues de poules naines dont l’origine serait indonésienne complète avec finesse l’assiette ainsi que les petites touches de crèmes d’avocat disposées sur le côté finalise parfaitement cette entrée.



Je serai également assez impressionné par mon plat principal, un Colin fumé, couscous de de chou-fleur, persil et purée de pommes de terre. A nouveau le visuel est très soigné et esthétique. Quant aux saveurs elles ne seront pas en reste comme le jeu de textures. Le poisson est reconstitué en un cercle avec un magnifique goût fumé, deux types de chou-fleur ont été râpés avec de créer une impression de couscous végétal coloré mais ici encore cru, quelques autres légumes de la famille du chou ou brocoli, quelques touches de purée et une fine sauce au persil sur le côté. C’est un plat délicat et gourmand.



Comme autre accompagnement j’ai choisi une excellente poêlée de légumes de saison composée de diverses feuilles de chou  dont du « Kale » simplement passées au beurre avec quelques morceaux de courge.


Comme dessert un Crumble aux pommes et mures, crème vanille. Le dessert anglais ici magnifiquement revisité malgré tout car on y trouvera un délicieux fond de tarte brisée, les pommes chaudes mais encore légèrement croquantes, les mures fraiches qui sont entière et le crumble sur le dessus avec une crème vanille légèrement glacée. Un dessert qui souvent est lourd et même gras car trop beurré et sucré ; ici allégé avec une cuisson exemplaire.


Pour accompagner ce repas autour du poisson, un verre de Viura/Sauvignon Bodegas Virgen del Aguila 2013 qui m’aura bien plus par son côté gras et subtilement boisé.

Un établissement où l’on peut passer une très belle soirée en passant de niveaux en niveaux, ou le décor est plein de charme, l’ambiance particulièrement conviviale et la cuisine particulièrement soignée, esthétique mais aussi gourmande qui à nouveau démontre que le renouveau de la cuisine britannique est particulièrement étonnant.

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