dimanche 31 mai 2015

Trattoria Fratelli Bravo, Turin




Ce qui est magnifique dans cette ville c’est qu’on a l’impression que le nombre de table de qualité est sans fin. Lorgnant toujours vers les établissements classico-traditionnels et non pas par une cuisine créative qui ne serait peut-être pas représentative du Piémont, mon œil avait été attiré avant ce séjour par la « Trattoria Fratelli Bravo » qui semble avoir eu le nom dans le passé de « Aldente »… Toujours est-il que sont bien les frères Bravo qui en ont toujours été les propriétaires,  Ruggero en salle et Diego dans la cuisine.

Située un peu en dehors du centre au pied des collines et le long du fleuve Po dans le Corso Moncalieri, vous trouverez facilement à vous parquer dans cette rue plutôt passante. Une maison un peu bourgeoise de couleur vieux rose, quelques plantes et des ardoises présentant les plats du jour vous accueilleront.


Une fois le pas de porte franchi, vous aurez presque l’impression d’être arrivé chez un particulier car à première vue on se croirait dans un appartement. Armoire probable pour les vêtements, bibelots un peu partout, caisses de vin empilées.


Un établissement de style rustique, meublé assez classiquement, un lieu qui est convivial et assez proche de ce que l’on s’imagine être une trattoria italienne. Trois pièces pour recevoir la clientèle et une petite terrasse pour l’été.



Chaque pièce offre un certain nombre de tables recouvertes de nappes à carreaux rouges et blancs, de bougies et de pâtes « fusili » utilisées pour attacher les serviettes. Sur les murs, d’anciennes gravures, des tableaux de la madone, des chapelets d’aulx, des découpures de presse encadrées, de vieux meubles, une vieille radio et un ensemble d’ustensiles de cuisine. Dans un coin de l’une des pièces un vieux poêle.



Et même une machine à café qui souvent se trouve derrière un comptoir, ici proche des convives, conférant un côté encore plus  convivial à la salle à manger.


Une atmosphère détendue, informelle et qui se prête à merveille pour un repas des plus conviviaux.
N’oublions pas que Turin est la maison des fameuses équipes de la Juventus et du Torino FC, ce qui expliquera l’exposition de t-shirts signés dans une des salles.



Ruggero parle français et aura été à nos petits soins pendant toute cette soirée toujours prêt à discuter d’un plat ou d’un autre et surtout à nous faire des recommandations. Un service qui sera toujours très professionnel, souriant et précis.  Ici vous pourrez trouver une cuisine piémontaise habilement réalisée et de qualité qui utilise d’excellents ingrédients.

Pas de carte en papier mais des ardoises sur certains murs qui reflètent les propositions du jour.


Sur la table d’excellents grissins, spécialité de la région.


Le pain lui est « maison », typique de l’Italie du nord avec ce goût si particulier et peu salé.


Nous choisirons deux entrées très réputées de la trattoria qui seront à notre agréable surprise partagées sur nos deux assiettes. Le « vitello tonnato de Bravo » est ce que l’on pourra appeler un plat « signature » car ce dernier a été enrichi en y ajoutant des noisettes broyées sur le dessus. La viande est coupée finement, recouverte de sa sauce à base de thon très fine recouvertes avec parcimonie de ces noisettes provenant des collines de la région des Langhe. Les Langhe sont des collines situées au sud de Turin, où les produits phares de cette opulente région sont, truffes, fromages, noisettes, marrons et chocolats. Un plat incontournable en tout cas pour une première visite.



Le "Battuta di Fassone con crema di tartufo”, un hors d’œuvre classique du Piémont, qui est en fait à la base un tartare de bœuf haché au couteau. Je m’étais longuement demandé ce qui signifiait « Fassone » et appris qu’il s’agit d’une viande de race bovine de la région, plus précisément de la province de Cuneo. Une viande peu grasse, de grande qualité, idéale pour la préparation de plats goûteux et typiques. Une fois assaisonnée, ce qui est le plus surprenant c’est que ce tartare est agrémenté d’une sauce tiède à base de truffes. A vrais dire tartare froid et sauce crémeuse chaude  peut sembler un peu étrange mais s’harmonisent plutôt bien.


Deux demi-entrées plutôt riches et gourmandes.

En « primi piatti », nous nous partagerons les « gnocchettis » à la sarde avec de la saucisse et tomate ».  Ce nom traditionnel des « gnocchettis »  vient du mot « Malloreddus » en sarde, qui signifie « petits taureaux » et est considéré comme le plat par excellence des Sardes. La spécificité de ces petites pâtes réside dans sa taille, ainsi que dans sa texture dessinée pour donner une unique structure striée et repliée. Autrefois, elles étaient obtenues en pressant leur surface directement avec le fond d'un panier en osier, appelé « ciurili ». Cette technique a aujourd’hui été remplacée par l’utilisation d’une planche à découper rainurée. Ils seront cuisinés avec un mélange de tomates et de saucisse découpée en petits morceaux.


En plat principal, le classique foie de veau à la vénitienne qui aurait pu être bien plus tendre. C’est à la base un foie de veau émincé servi avec une compotée d’oignons qui peuvent être préparés selon diverses écoles ; parfois les oignons sont juste poêlés, parfois ils sont longuement compotés dans un liquide (vin, bouillon) comme ici. Le foie ici semble avoir été cuit dans cette compotée d’oignons. Comme accompagnement, quelques pommes de terre sautées au romarin.


Pour moi la « Tagliata di fassone avec du Castelmagno et pomodorini ». La viande décrite ci-dessus est rapidement snackée pour rester rosée à l’intérieur, découpée en fines tranches et ensuite recouverte de  ce fromage de vache émietté, qui provient de la commune de Coni. Fromage à pâte pressée cuite et semi-dure avec des petites tomates bien sucrés. Une association de produits de qualité.



En dessert, une crème glacée que nous nous somme partagés appelée « truffe noire » de la maison Giovanni Francesco Marrella.


Mon choix de vin s’est avéré être des plus audacieux car j’avais l’envie de goûter à nouveau une appellation peu connue et plutôt particulière. La Freisa d’Asti qui est un vin rouge effervescent du Piémont dont le nom provient de sa couleur et odeur assez proche de la framboise et fraise. C’est un vin plutôt sec mais souple qui se consomme jeune. Il existe passablement de détracteurs et d’admirateurs pour ce vin ; toujours est-il que ce  I ronchi Domenico Capello La Montagnetta fut des plus agréable et appréciable avec ce repas.


Une très jolie trattoria où l’on mange une bonne cuisine partiellement piémontaise mais aussi d’autres provinces d’Italie dans un cadre chaleureux et convivial.

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