lundi 9 septembre 2013

Cuma, Istamboul



Beyoglu est l’un des quartiers de la rive européenne plongeant sur le Bosphore souvent connu par sa rue principale Istlikal qui est plus que commercante avec principalement des enseignes internationales. Quelques rues parallèles en dessous et je dis bien en dessous car nous sommes une sur une colline, vous décrouvirez une  zone plus authentique presque d’une autre époque. 


Petites échoppes, commerces de quartier, coiffeurs, épiceries et autres endroits qui n’ont probablement pas changés depuis des dizaines d’années. C’est justement la que certains investisseurs ont compris que ce magnifique quartier mériterait d’être un peu rénové. Depuis quelques années certains immeubles en décrépitude sont devenus de belles maisons que tout un chacun rêverait posséder ou du moins habiter. Malgré tout ce quartier n’est pas vraiment transformé et de nombreuses années seront nécessaires pour en faire un lieu totalement chic. Aujourd’hui on y trouve des antiquaires, des magasins types vides-grenier et quelques bars-restaurants très branchés ou je devrais plutôt dire axés sur l’esthétisme, le savoir vivre et le bon goût. Parmis ceux-ci, l’excellent Münferit et le très apprécié Cezayir.

C’est dans une de ces rues très pentues que vient de s’ouvrir il y a quelques mois un endroit assez exceptionnel  au nom de Curma en relation avec le nom de la rue Cukucuma.  Entre brocantes et boutiques de décoration parfois un peu tape à l’œil, se trouve cet endroit vraiment très différent de ce que je connais à Istamboul et qui possède un charme incontestable.


Ouvert seulement le midi, vous vous retrouverez en haut d’une rue face à une terrasse avec quelques tables, à coté justement d’une boutique de brocante et plus étonnant un lieu où les fidèles viennent se laver les mains, les pieds. A coté se trouve un mini-lieu de culte qui n’est que peu visible si vous venez du bas de la rue.


Une terrasse  plutôt agréable, du jazz en fond de musique ; les gens viennent boire un café, manger un morceau pour le déjeuner. 

 


Mais ne restez pas que sur cette terrasse et allez visiter l’intérieur car vous serez rapidement sous le charme. Une fois franchis le pas de porte, à droite une loge ou se préparent les boissons mais il faudra monter un étage pour découvrir l’univers de Cuma.

Voici quelques photos qui illustrent la beauté de cet établissement avant de vous présenter les plats dégustés.

L'arrivée au premier niveau, quelques sièges pour s'asseoir

Le premier petit salon avec quelques tables

Une autre salle où l'on peut aussi manger

Quelques bibelots

Presque un appartement

"La salle à manger"




Vue sur le salon


Cette ancienne maison a été magnifiquement rénovée en gardant les structures d’antan avec des planchers, des lumières douces, des tables de bois, des décorations autour des fenêtres, des plantes avec de très jolis pots. Clairement c’est fait avec énormément de goût et pourrait faire l’objet d’un reportage dans un magazine de décoration d’intérieur. Une ambiance propice à la détente face à un univers où tout a soigneusement été étudié pour être beau et respecter le passé.
 
C’est aussi au premier étage que quelques dames s’affèrent à confectionner des plats dont je me souviendrai longtemps.


Un café mais aussi un restaurant qui est fier à juste titre de proposer ce que les anglos-saxons appellent la « health food » qui se traduirait litéralement par « nourriture santé ». En d’autres termes, des produits frais probablement bio, dénués de graisses ou apprêtés d’une manière ou l’on a l’impression de prendre une bouffée d’air…

Une carte mais aussi des plats changeants quotidiennement, donc nous décidons de prendre une entrée partagée et un plat principal.

Avec ce repas, un Ayran a la menthe fraiche. Une boisson nationale qui est délicieuse a base de yoghourt, d’une pointe de sel et d’eau. Ici agrémenté de feuilles de menthes finement hachées. 


Pour éveiller les papilles, une préparation a base de tomates, noix, piment doux et huile d’olive pour tremper des morceaux de pain maison.



Nous partagerons une salade d’aubergines rôties avec du fromage de brebis turque, coriandre et pourpier. En préambule je dois reconnaitre que les légumes que nous trouvons en Europe n’ont strictement rien avoir avec ceux que l’on trouve en Turquie et au moyen-orient. Depuis combien de temps n’avez-vous pas mangé une tomate rouge flamboyante, sucrée et parfumée, sans eau et avec un goût de tomate ? Moi cela faisait un sacré bout de temps… Des aubergines tendres, moelleuses, charnues et à nouveau sans eau ? Impossible de trouver l’équivalent dans « mes environs » et même plus au sud…

Le légume ici est tellement extraordinaire que l’on pourrait faire un repas seulement en mangeant une tomate avec un morceau de pain.

Et le pourpier, une de mes salades favorites que l’on ne trouve presque jamais nullepart… Du fromage au lait de brebis, une fabuleuse huile d’olive, de la coriandre… Une salade dont je me rappellerai longtemps tellement les éléments étaient magnifiques.


Un plat réalisé à la perfection ; des boulettes frites de viande hachée et boulgour avec un sauce tahiné et une salade de blé. La viande d’agneau hachée est mélangée à la céréale et ensuite transformée en köfte passés à la friture ; sur la base, une salade à base de persil, tomate et autre verdure à laquelle a été ajouté du blé entier. Sur le dessus un peu de pâte de sésame pour accompagner le tout.  On ne peut s’empêcher de pense qu’il y a des plats comme celui-ci qui existent ou ressemblent également au Liban sous le nom de Kibbeh avec un tabouleh, toujours est-il que je n’avais jamais mangé des boulettes aussi  bien réalisées.


Comme autre plat, des boulettes de viande avec des aubergines rôties et sauce de poivron rouge. A nouveau une merveille car la viande n’est pas grasse et la base est magnifique avec ces aubergines écrasées mélangées avec du yoghourt et des tomates.

 
Un endroit privilégié absolument magnifique pour déjeuner de manière légère puisque l’endroit n’est actuellement pas ouvert le soir. Un nouveau coup de cœur à Istamboul.

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