jeudi 17 août 2017

Osmosis, Barcelone




Etonnement il y a deux types de restaurants à Barcelone. Ceux fréquentés pars les touristes qui ne se fient qu’aux guides et articles sur le web et ceux qui ne sont que majoritairement fréquentés par les locaux. Ceci ne veut pas dire que la seconde catégorie soit moins bien, au contraire !

Toujours dans le quartier de l’Eixample, « Osmosis » est aussi une référence en termes de haute cuisine catalane revisitée. Une table qui à l'audace de se réinventer très souvent, une utilisation de produits frais et de qualité, des cuissons parfaites et ajustées des touches de créativité dans chaque assiette. Un endroit également aussi assez romantique.

Deux amis avec comme chef Frédéric Fernández et comme sommelier Ignasi Montes, qui en 2006 décidèrent de créer un concept audacieux et depuis remportent un grand succès. Rejoints par la suite par le chef Raúl Roig, disciple de Jean Paul Vinay (vainqueur de la seconde étoile Michelin de chez El Bulli). Raul au préalable poursuivi sa carrière dans les cuisines de l’ancien renommé étoilé El Raco de Can Faves (3*) et The Kitchin (1*) au Royaume-Uni.

Une entrée assez discrète et ensuite un intérieur des plus inattendu.


Un premier niveau qui est plutôt classique avec au fond les cuisines et un second étage probablement nettement plus agréable et inattendu.





Non pas une salle de restaurant classique en longueur mais une succession de petites pièces qui donneraient presque l’illusion de se trouver dans un appartement. Bouteilles exposées comme dans un cellier, ouvrages et livres de cuisine, tableaux, bibliothèque, le lieu est vraiment très intime et fort agréable. Vous serez assurément placé dans l’une des petites salles, chacune avec leur intimité. Les tables sont assez espacées, ce qui procure un certain confort et renforce cette intimité.





Tables élégamment dressées de nappes blanches, divers sels présentés (Australie, Maldon, et Hawai), de l’huile de qualité, d’olives arbequina de chez Garrigues et Picual à Cordoue, le tout accompagné d’un excellent pain provenant du « Forn de la Nuria », rue Roger de Flor.



Pas de carte mais un menu qui change chaque deux semaines et présenté au client sous différentes formes, à savoir, 9, 7 ou 5 plats, à des prix plus qu’amicaux compte tenu de la prestation a car à respectivement, 38, 55 et 68 euros.

En train de choisir le vin, nous voici déjà amené un amuse-bouche qui si je me rappelle bien est une verrine dans laquelle nous trouverons un espuma de basilic et une moule. Frais et délicat.


Suivi de quelques légers beignets de morue.



Première assiette avec un foie gras mi-cuit avec pommes et à la vanille. Un plat qui me rappelle un peu le mythique foie de Martin Berasategui, ce mélange de sucré et de salé, ici également très réussi. Cuit parfaitement et recouvert d’une confiture aux pommes, le tout sur une fine galette croustillante et la fine touche de vanille.




La seconde assiette ne nous a pas du tout plus mais cela sera vraiment la seule. Une crème de melon au gingembre avec un tartare de saumon, mayonnaise au soja. Des associations qui ne jouent pas du tout, même si chacun des éléments est gouteux.


Un plat vraiment excellent même si dans un registre plus traditionnel, le ravioli de crabe au caviar citrique. La pâte est fine, la farce a un très bon goût de crabe, le bouillon de carcasse versé autour amène une touche encore plus marine, le tout relevé par ce citron avec sa texture si spécifique.


Très impressionné également par la pêche du jour avec un taboulé à l’orange et beurre blanc. Le poisson est cuit à la minute, le beurre fidèle à ce qu’il devrait être et j’aime bien cette association un peu moyen-orientale avec le boulgour parfumé. C’est également élégamment présenté.


Encore une très belle assiette avec le porc de race Duroc avec des pommes au four, huile mentholée. Viande fondante, fond de sauce bien équilibré, un peu de pomme sur le côté. Un plat très gourmand.


Ayant communiqué au préalable ma déception pour la seconde assiette, nous voici sympathiquement offert une assiette de fromages qui normalement est en supplément. Geste très apprécié, en de plus tous furent absolument à point, d’origine principalement française, accompagnés de petites confitures telles que celle à la figue ou au citron.


Les desserts furent particulièrement soignés et très bien exécutés comme la texture de pomme au basilic, yuzu et pomada de Menorca. Sous forme de chips, de gelée, de compote, des touches de crème parfumée au yuzu, au basilic et la pomada qui est une boisson typique de Minorque, une obtenue par le mélange Gin Xoriguer (gin produit à Mahon, Minorque) avec de la limonade, mais retravaillé sous forme de gelée. Un dessert avec un bon équilibre entre sucre et acidité.


Nous finirons avec une suite d’éléments au chocolat et fruits secs. Crème glacée, terre de chocolat, mousse, bonbon au chocolat et noisette. Tout est aussi parfaitement maitrisé car le sucre n’est pas trop présent et le degré de teneur en cacao est parfait.


La liste des vins est soigneusement sélectionnée avec plus de 200 références. L'objectif de ces créateurs, le chef et sommelier, est de proposer une offre singulière et unique de faire de « Osmosis » un restaurant où la nourriture et le vin vont de pair. Les recommandations du très passionné et sympathique Eduard Martínez comme maître d'hôtel furent absolument exemplaires. Avec pour commencer une bouteille de Priorat blanc 2016 les Brugueres du domaine La Conreria de Scala Dei. Cépage grenache blanc, avec de fins arômes de fruits murs et des notes minérales.


Suivi d’une excellente bouteille de Finesse 2015 Vinyes d’En Gabriel, 100% grenache, ce vin libère des arômes intenses de framboise, de fraise.


Vraiment une belle une belle adresse à découvrir où l’on trouve une excellente cuisine traditionnelle avec une touche de créativité. Une ambiance très propice pour passer un excellent moment, un service précis et attentionné.

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