dimanche 20 septembre 2015

8 Hoxton Square, Londres



Le "borough" d'Hackney fut un peu  un quartier à la réputation sulfureuse mais actuellement en pleine renaissance ou l’on peut y sortir le soir en toute sécurité avec des rues qui abondent de commerces et de pubs. Un arrondissement qui d’ailleurs inclut l’autre quartier très en vogue en ce moment de Shoreditch où se trouve un nombre impressionnant de tables modernes et inspirées. On pourrait même parler de «  petite ville dans la ville » car l’ambiance y est conviviale et où il fait bon vivre si l’on recherche quelque chose de plus alternatif. Au cœur de Hackney, l’un des plus anciens squares de la ville, le « Hoxton Square » construit en1683. Initialement un endroit plutôt industriel qui depuis les années 90 s’est reconverti en un emplacement où passablement de galeries d’art et d’endroits à la mode comme bars et restaurants ont trouvés des locaux adaptés.

C’est donc simplement au numéro 8 de cette place que se trouve dans une ancienne maison victorienne, le « 8 Hoxton Square ». Une de ces nouvelles tables de Shoreditch dont la réputation se fait de bouche à oreille mais qui n’est pas si inconnue que cela car les propriétaires sont ceux du réputé « 10 Greek Street », autre table connue  mais dans le quartier de Soho.

Une plus ou moins nouvelle table qui est arrivé à associer dans un lieu plutôt décontracté, une cuisine actuelle de qualité, une carte de vins originale et un service jeune sans chichi mais de grande efficacité. Une cuisine qualifiée de « Européenne moderne » car on y retrouvera passablement de références à des ingrédients méditerranéens mais tout en conservant les base de la cuisine britannique comme on l’aime quand bien préparée, à savoir rassurante et gourmande.
Une petite terrasse où quelques personnes dinent mais l’intérieur restera plus attirant surtout par une soirée un peu fraiche comme celle-ci.

La salle type brasserie est plutôt de taille réduite avec des murs de briques apparentes, une banquette sur l’un des côtés et un ensemble de tables de type bistrot avec des chaises qui pourraient rappeler celles des anciennes écoles. Un éclairage légèrement industriel pour apporter une touche très contemporaine à l’ensemble.



Sur ces murs, de grandes ardoises avec la carte du jour mais qui vous sera également proposée sur papier. 


La carte qui change quotidiennement et qui d’ailleurs est mise à jour sur leur site internet proposera un choix de plats plutôt limité mais également étudié afin de contenter tout un chacun. Des influences espagnoles, italiennes mais aussi britanniques. Le chef Cameron Emirali chaque jour propose des plats de saison en s’inspirant de quelques classiques mais souvent fortement revisités.
Sur les tables en bois, une carafe d’eau et un excellent pain type focacia vous seront apportés avant de passer commande.


Je choisirai le poulpe, pomme de terre et n’duja. A priori on pourrait s’imaginer retrouver dans son assiette un poulpe à la galicienne mais l’assiette a complètement été repensée. Le poulpe est parfaitement grillé, magnifiquement tendre. La pomme de terre est traitée de manière plutôt inhabituelle car elle n’est pas simplement cuite à l’eau mais préparée comme un gratin ou plutôt un ensemble de très fines lamelles de pommes de terre confites. Association parfaite apportant une touche presque caramélisée à l’ensemble. La touche pimentée traditionnelle fumée a été transformée en une intelligente préparation également pimentée mais réalisée avec le n’duja  qui est l’un des plus célèbres produits de Calabre. Il s’agit d’un saucisson piquant à tartiner, à base de viande de porc et de piment. Le nom de cette spécialité provenant du mot français « andouille ». Une entrée vraiment gourmande et presque innovante.

En plat principal, je choisirai un met classique, le bœuf noir gallois, fleurs de brocoli et anchois. Classique dans la préparation mais la particularité étant la viande. Une viande très réputée pour pour la qualité gustative de sa chair. Issu de troupeaux importés avant l’ère romaine, le « black » est robuste et trapu et paît sur des terres à faible rendement tout au long de l’année. Sa viande naturellement persillée se caractérise par sa tendresse et la profondeur de son goût qui en font la favorite des critiques gastronomiques comme des restaurateurs. Le problème avec un tel plat c’est si la viande n’est pas parfaite, cela ne restera qu’un morceau de viande avec quelques légumes… Malheureusement ce morceau par malchance ne tient pas ses promesses. Problème de bête ou probablement de rassissement. Le même plat avec une viande plus tendre aurait été parfait. Pour accompagner une sauce à base de beurre, herbes et zestes d’orange.

Les desserts ont une plus grande connotation anglo-saxonne et appréciant ce genre de dessert que je pourrais qualifier de « robustes », j’opte pour le « cobbler » de prunes, ricotta et amandes. Dessert qui pourrait ressembler à un « crumble » mais le dessous ici est une croustade. Les fruits sont chauds et fondant, recouverts d’une couche biscuitée parfaitement réalisée avec sur un coin le célèbre fromage qui pourrait rappeler plutôt un mascarpone et quelques amandes effilées sur le dessus. Simplement parfait.

Une carte de vin tout aussi courte mais une très agréable sélection de crus au verre tel qu’un vin américain, du domaine Ridge Vineyards, Lytton Springs, Sonoma County, Californie 2012. Réalisé avec du carignan, du mourvèdre et de la syrah.

Et encore une très jolie table bistrotière avec des idées dans Shoreditch avec son ambiance branchée et gourmande ; un autre lieu à ajouter à la belle série du quartier.

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