samedi 29 mars 2014

Le bonheur dans le pré, Lucinges



Avec un tel nom d’établissement je ne pouvais pas m’empêcher de penser au film d’Etienne Chatiliez et me dire que peut-être j’y rencontrerais Nicole et sa fille Géraldine… Eh bien non ! Ce seront Ludyvine et  Cyril que nous rencontrerons dans cet établissement sur les hauts de Lucinges, non loin de l’autoroute A41 en direction de Chamonix. A peut-être une trentaine de minutes de Genève vous voici dans un lieu joliment campagnard face à une belle et grande ferme datant du 19ème


Un lieu qui fait également hôtel avec je crois sept chambres, une terrasse avec une belle vue de la région où l’on peut dîner en été si le temps le permet ou alors prendre l’apéritif et une salle à manger dans un style auberge-bistrot. Pierres apparentes, poutres, tables de bistrot.


Ludyvine en salle et Cyril en cuisine semblent avoir eu un joli parcours un peu international avec l’Idaho aux Etats-Unis où ils travaillèrent dans un « resort » et si j’ai bien compris également un passage au restaurant indien Rasoï du Mandarin de Genève où il fut responsable de salle. Un accueil souriant et prévenant nous voici installé à notre table.



La formule ici est unique, c’est-à-dire un menu à 36 euros avec entrée, plat, fromages et dessert. Lors de la réservation, il vous sera demandé si vous avez des allergies ou êtes réticents à manger certains aliments.  Une approche que je trouve vraiment logique pour éviter de se disperser et qui depuis un certain temps est une formule gagnante dans la restauration et surtout dans les grandes capitales.


Nous est apporté un panier avec un choix de bouteilles ouvertes ; une suggestion de vins du moment mais nous préférons choisir une bouteille sur la très jolie carte de vin qui n’est pas juste le choix d’un caviste mais où l’on décèle une volonté de proposer des flacons de qualité à prix raisonnable. Une belle sélection du Languedoc-Roussillon, de la Vallée du Rhône,  Provence et même de Corse ; le patron étant de Nice explique probablement ce choix. Et c’est une pure merveille que j’aurai l’occasion de déguster ;  La Villa Symposia « L’origine » 2010. Une cuvée exceptionnelle du coteau du Languedoc (Pézenas/Cabrière), parfaitement équilibré en bouche, capiteux et massif.

 
Il nous sera apporté quelques sympathiques bouchées pour démarrer ; des olives de Nice ; de la pissaladière (tarte niçoise aux oignons), un sablé au thym avec un tartare de tourteau et un fromage de chèvre de la région travaillé aux noix et cébettes.


Un très bon pain maison arrive sur une planche de bois que l’on aura le plaisir de trancher soi-même.


Et voici l’entrée avec des violettes de Camargue et lentilles beluga. Il s’agit d’asperges blanches qu'on a percé la butte et qui se sont colorée sous l'effet de la lumière. Leur pointe devient mauve, ce qui lui donne une légère amertume mais sont également fruitée. Un filament d’huile des Baux-de-Provence, des lentilles noires apprêtées avec de la coriandre fraîche et du gingembre râpé ; quelques feuilles de roquettes et des graines de grenades. Sur le côté une mousseline complémentaire montée à l’huile d’olive. Une entrée de saison réalisée avec des produits choisis qui s’avère être très bonne et fraîche.


Pour suivre un magret de canard, jus au miel et vinaigre balsamique. Nous est apporté un plat « Staub » pour conserver la température avec sur le dessus le magret tranchés sur lequel se trouve des oignons caramélisés au miel et vinaigre. En accompagnement, quelques feuilles d’épinard juste poêlées ; un flan de cèleri qui aurait pu avoir un peu plus de goût ; quelques carottes et navets nouveaux. 


La qualité de la viande est irréprochable et parfaitement cuite. Un plat presque simple mais un peu réalisé « comme à la maison » ! J’oubliais l’épeautre traité comme un risotto avec du safran.

 
Un joli choix de fromages provenant du marché de Douvaine avec du fromage de brebis, un morceau de fromage des alpages Suisse, du Brillat-Savarin et du vieux Gouda de quatre années. 

 
En dessert un Baba au Mentonello. Dommage que le Baba soit présenté dans une coupelle en plastique ; on arrose celui-ci avec une pipette de Mentonello qui est la version de Menton où l’on trouve de fabuleux citrons du Limoncello. Quelques ananas frais sur le côté.


Un repas de saison avec de jolis produits bien frais, une cuisine assez simple et ménagère ; finalement un concept très proche de la table d’hôte et tout ceci servit par un couple plein d’enthousiasme et souriant ! Une jolie adresse qui doit être l’été encore plus plaisante.

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